Accueil Nos offres TEMOIGNAGE Physique de jeune premier, souriant, jovial, avenant : Yohann Métay inspire d’emblée confiance, et vous auriez presque envie de vous confier à lui, alors que c’est vous qui devez recueillir ses propos. En tous cas, prenez garde à ce que vous faites et dites, l’homme est doué d’un sens de l’observation poussé : « Je sais observer une situation, les com- portements, le quotidien. Si l’on n’a pas les écoutilles ouvertes sur les gens, les effets de groupe, on peut louper des choses. » Mais pourquoi observer les gens ? Yohann est-il comportementaliste ? Non, bien pire : il est comédien. Comme les mimes, Yohann dispose d’une tenue minimaliste - collant, tee-shirt, bonnet et gants noir -, tout incite le spectateur à se concentrer sur les gestes et les mimiques, et à imaginer l’environnement qu’inspire le jeu : « Les comédiens du théâtre du mouvement sont beaucoup en noir pour ne rien donner à voir et laisser libre cours à l’imaginaire. » Et ça marche : on sentirait presque le pin lorsque Yohann court en forêt. ON NE S’IMPROVISE PAS IMPROVISATEUR Tout a l’air facile sur scène, tellement facile qu’on se dit que ça doit quand même être sympa, comme métier. Mais c’est un peu comme quand on voit un coureur bien entraîné passer : ça a l’air simple pour lui… mais il a fallu, et il faut toujours, bien des efforts pour en arriver là. Cette forte compétence lui permet d’adapter son jeu à la salle : « Je ralentis ou accélère, je prends du volume, je joue plus petit, ou bien je pousse plus l’effet ou pas. C’est de la modulation en permanence. Mais lorsque je demande au public son emploi pour le traduire en format course, c’est de la pure ‘impro’. Si je fais une erreur, si je ‘fourche’, s’il y a un incident, une lampe qui s’éteint, ça peut me donner une porte d’écriture. Tout se prête à l’intégration pour en faire du jeu. C’est bâti sur du vivant, de la vérité, et le public le reçoit beaucoup plus fort. » C’est difficile de jouer ainsi avec les humeurs du public, mais aussi très grati- fiant, et source de créativité. L'HYPERCONSCIENCE, il la vit... Lors du one man show, l’acteur et le coureur se fondent, le spectacle devient course, on a l’impression que Yohann vit des moments d’euphorie, des coups de barre… Mais l’ensemble est parfaitement maîtrisé : « Sur scène, ce sont des moments où je suis en hyper-conscience. Si je me laissais déborder, cela ne donnerait plus rien. » Lorsqu’on lui demande d’approfondir la notion d’hyper- conscience, Yohann n’est pas avare : « C’est le courant que je travaille lors de mes formation d’impro de clown, et à la ligue d’impro à Lyon. L’acteur est hyper connecté avec ses sensations internes, à ses productions cor- porelles, sa gestuelle, avec les acteurs et le public autour de lui. Un mode large, intime et ouvert si l’on peut dire. »